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Tout.e.s migrant.e.s, Tous migrants / All Migrants 

Projet en collaboration avec la réserve naturelle de la Baie de Saint-Brieuc

Exposition photographique de Stéphanie Pommeret

Project in collaboration with the nature reserve of the Bay of Saint-Brieuc

Photographic exhibition by Stéphanie Pommeret

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Migrer, c’est étymologiquement « passer d’un lieu à un autre », que ce soit pour un voyage période qui revient toujours au point de départ, ou un voyage sans retour. Et l’espèce humaine, comme toutes ses consœurs, n’a eu de cesse de bouger, de se déplacer, de voyager, de migrer, tout au long de son histoire depuis son origine africaine il y a presque 2 millions d'années. Les premiers humains ont migré pour des raisons multiples, tels que le changement climatique, l'approvisionnement alimentaire ou peut-être juste pour découvrir de nouveaux horizons.... Peu importe les motivations, car depuis l’origine de la vie sur terre, nous sommes tous des migrants. Ainsi « les néandertaliens et homo sapiens arrivés en Europe étaient des migrants et se sont mélangés pour faire de nous des métis originels. » écrivait Edgar Morin.

Que l’on soit un émigré d’un côté de la frontière ou un immigré de l’autre, tout cela n’a pas vraiment de sens. Les migrations sont non seulement indispensables à la survie de l’individu mais aussi pour le maintien de l’espèce sur le long terme. Car une espèce qui ne peut plus se déplacer, qui est limité géographiquement - on parle alors d’endémisme -, est fortement menacée par le moindre changement des conditions de vie sur le site, et risque de disparaitre très rapidement. L’une des richesses de la baie de Saint-Brieuc ne provient- elle pas de ses oiseaux qui ont émigrés des contrées nordiques pour immigrer en Bretagne ?

Migrating is etymologically "going from one place to another", whether for a period journey that always returns to the starting point, or a journey without return. And the human species, like all its sisters, has never stopped moving, moving, traveling, migrating, throughout its history since its African origin almost 2 million years ago. The first humans migrated for multiple reasons, such as climate change, food supply or maybe just to discover new horizons.... Whatever the motivations, because since the origin of life on earth, we are all migrants. Thus "the Neanderthals and Homo sapiens who arrived in Europe were migrants and mixed together to make us original mestizos. » wrote Edgar Morin.

Whether one is an emigrant on one side of the border or an immigrant on the other, none of this really makes sense. Migrations are not only essential for the survival of the individual but also for the maintenance of the species in the long term. Because a species that can no longer move, which is geographically limited - we then speak of endemism - is strongly threatened by the slightest change in living conditions on the site, and risks disappearing very quickly. Doesn't one of the riches of the bay of Saint-Brieuc come from its birds which have emigrated from the Nordic countries to immigrate to Brittany ?

Alain Ponsero

Conservateur / Conservative

Directeur de la réserve naturelle de la baie de Saint-Brieuc / Director of the Saint-Brieuc Bay Nature Reserve

Migration ! 

Le terme parle des oiseaux comme des humains. 

On passe d’un lieu à l’autre. D’un pays à l’autre. Pour les oiseaux ce n’est un voyage sans retour, au contraire c’est un cycle. 

Pour l’humain, le retour n’est pas toujours le cycle du voyage, mais il peut l’être. Volontaire ou contraint. On migre pour nourrir sa famille, pour trouver du travail ou faire des études, fuir une dictature ou un système d’oppression. Partir par amour, arriver par désir. Face à la guerre, aussi, une crise climatique ou une société intolérante. 

Pour les oiseaux c’est le climat qui est le moteur, et le cycle de la vie. Comme dans la baie de Saint-Brieuc où les oiseaux viennent du grand nord. 

Pour l’humain, c’est le déséquilibre entre les nations qui déclenche le départ. 

Mais la migration n’est jamais neutre, elle nous parle d’accueil, de rupture, d’intégration, de culture, d’identité aussi et, en fin de compte, d’acceptation. C’est un processus complexe, où il faut être deux — celui qui accueille et celui qui arrive — pour que le processus fonctionne. La migration n’est jamais superficielle, elle est un acte majeur, qui parle de déracinement et d’intégration. Elle nous parle de la vie. Nous regardons passer les oiseaux, nous commençons à peine à regarder venir les humains.

Migration !

The term speaks of birds as well as humans.

We go from one place to another. From one country to another. For the birds it is not a journey without return, on the contrary it is a cycle.

For humans, the return is not always the cycle of travel, but it can be. Voluntary or forced. People migrate to feed their families, to find work or study, to flee a dictatorship or a system of oppression. Leaving for love, arriving for desire. Faced with war, too, a climate crisis or an intolerant society.

For birds it is the climate that is the motor, and the cycle of life. As in the bay of Saint-Brieuc where the birds come from the far north.

For humans, it is the imbalance between nations that triggers departure.

But migration is never neutral, it speaks to us of welcome, of rupture, of integration, of culture, of identity too and, ultimately, of acceptance. It is a complex process, where it takes two – the one who welcomes and the one who arrives – for the process to work. Migration is never superficial, it is a major act, which speaks of uprooting and integration. She tells us about life. We watch the birds pass, we are just beginning to watch the humans coming.

Pascal Blanchard,

historien, historian

chercheur-associé au CRHIM à Lausanne, associate researcher at the CRHIM in Lausanne

Faire se croiser écologie, préservation de la nature et art permet un dialogue d’idées qui vont au-delà des cultures. Ces mondes ont à s’apporter, et ouvrent ainsi le champ des possibles pour activer un nouvel imaginaire de collaboration. Je place la rencontre au cœur de ma pratique. Découvrir le monde de l’autre, apercevoir son savoir, sentir sa sensibilité déclenche un nouveau regard sur mon horizon. Marchons, prenons le temps de voir. Les oiseaux nous apportent un éclairage singulier sur nous-mêmes.

Ce projet, avec la réserve naturelle de la baie de Saint-Brieuc, enrichit ma création. Les photographies d’Alain Ponsero sont issues d’une longue observation passionnée. Ces photographies naturalistes, je les métisse avec mon regard artistique. Comme un sample en musique, je me réapproprie ces photographies, et cherche à révéler une vision poétique

Bringing together ecology, nature preservation and art allows a dialogue of ideas that go beyond cultures. These worlds have to be brought together, and thus open up the field of possibilities to activate a new imaginary of collaboration. I place the encounter at the heart of my practice. Discovering the world of the other, seeing their knowledge, feeling their sensitivity triggers a new look at my horizon.

Let's walk, take the time to see. Birds shed a unique light on ourselves. This project, with the nature reserve of the bay of Saint-Brieuc, enriches my creation. Alain Ponsero's photographs are the result of long and passionate observation. These naturalist photographs, I mix them with my artistic gaze. Like a sample in music, I reappropriate these photographs, and seek to reveal a poetic vision.

Stéphanie Pommeret

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